Le Repos Hivernal, Le
Repos Matinal et le Repos Rythmé
 
 
Paul Carton
 
 
 
 
 
La Thérapeutique par l’Emploi
Alterné des Contraires Est d’Ordre Naturel 
 
Tout dans la nature est conduit et évolue par rythmes, c’est-à-dire par alternances de choses contraires qui se succèdent en oscillant par contrastes renouvelés, excitants et apaisants, élevés et bas, chauds et froids, secs et humides, etc. La mort succède à la vie, la nuit au jour, le froid de l’hiver à la chaleur de l’été, la torpeur du sommeil à l’activité du réveil, la diastole à la systole cardiaques, la température corporelle basse du matin à celle, plus élevée, du soir, etc.
 
Le respect de ces rythmes naturels compte parmi les règles capitales de bonne santé. L’imitation des opérations rythmiques de l’ordre naturel des choses est un des fondements de la thérapeutique naturiste.
 
Savoir, en effet, agir par contrastes, c’est-à-dire se servir alternativement et bien à propos, de l’alimentation et de la diète, du régime fort et du faible, de l’hydrothérapie froide et de la chaude, du soleil et de l’ombre, de l’activité physique et du repos musculaire, savoir, en outre, remédier à un excès d’emploi d’un des pôles rythmiques par l’emploi intensif du pôle opposé, savoir guérir, par exemple, la pléthore alimentaire par le jeûne, la dénutrition des hypo-nourris par le relèvement et la synthèse alimentaires,  le surmenage physique par l’exagération du repos, etc., toutes ces opérations de conduite logique des lois de vie saine constituent le propre de la médecine naturiste.
 
Ces données essentielles n’avaient pas échappé au Père de la Médecine, à Hippocrate, quand il formulait les aphorismes suivants:
 
«D’après les lois naturelles tout est successivement élevé, puis précipité en bas. Le jour et la nuit son en mouvement à toute heure.» (Gardeil 26. II)
 
«Quand on scie du bois, l’un tire à soi, l’autre pousse. Les deux scieurs font cependant la même chose. Les mouvements opposés sont nécessaires pour faire descendre la scie. Si les scieurs voulaient agir de force sans s’accorder, tout serait bouleversé.» (26 et 27. II)
 
«Le médecin doit prendre des leçons dans la nature.» (31. II)
 
«Souvent, en effet,  la médecine doit dans un temps faire une chose, le moment d’après faire le contraire.» (173. I)
 
«Quand la diète sévère fait du mal, il faut passer à un régime nourrissant, et changer ainsi fréquemment, d’après ces esprit, ou une chose ou l’autre.» (171. I)
 
«Si, le corps étant atténué par la diète liquide, la fièvre continue,  c’est signe qu’elle n’est pas produite par la surcharge. Alors, si elle ne cesse pas, nourrissez et mettez le corps en forte nutrition. Mais, si de cette façon, le mal ne cède pas, il est évident qu’il ne fallait pas nourrir la fièvre. Dans ce cas, on fera prendre un évacuant: un vomitif ou un laxatif.» (Littré, 319. VI)
 
Nous bornant maintenant à l’étude d’un de ces pôles rythmiques, le repos, nous ferons remarquer qu’il s’emploie comme le contraire de l’activité et qu’il est par conséquent la condition sine qua non de la bonne activité et le remède à la suractivité et au surmenage. Pour rester en bonne santé, comme pour guérir d’une maladie, il faut donc avoir connaissance des modes d’application rationnelle de ce puissant agent de recharge vitale, de récupération des forces, de réparation tissulaire et de conservation de l’endurance qu’est le repos. C’est dire qu’à côté de la santé et de la guérison acquises par l’usage de l’exercice, existent les maladies et leurs aggravations engendrées par la négligence ou le mauvais réglage du repos, car l’emploi thérapeutique d’un seul pôle d’un rythme naturel en rend l’utilité imparfaite et précaire.
 
Trois modes principaux d’application naturiste de la loi de repos sont à envisager: le repos annuel hivernal, le repos matinal quotidien, le repos rythmé qui s’applique aux diverses manifestations de détail de l’activité vitale.
 
Le Repos Hivernal
 
C’est le grand repos d’ordre naturel. En hiver, la  vie se ralentit, s’engourdit, se repose pour permettre les nouveaux élans du printemps et les épanouissements de l’été. Sans le répit hivernal accordé à la matière organique, sa structure s’altèrerait et sa vitalité s’épuiserait vite.  C’est pourquoi, en hiver, les arbres n’ont pas de feuilles, les animaux se terrent ou se cachent ou mangent peu, les oiseaux ne s’ébrouent pas dans l’eau, les bêtes cessent de se reproduire, les insectes se mettent en vie ralentie.
 
Dans l’existence paysanne, ce rythme de répit hivernal est forcément observé par ce fait que les jours courts et les temps de neige, de gelée obligent à des journées d’efforts moins rudes et plus brefs. L’habitant des villes et l’ouvrier d’usine qui travaillent sans rythme hivernal, autant en période de moindre activité solaire qu’en plein été, sont victimes de cette inobservation d’une loi naturelle qui les conduit au surmenage, à l’usure prématurée et aux désordres morbides du caractère et de l’organisme.
 
Chez les sportifs, le rendement musculaire poussé avec une égale intensité en hiver comme en été, est une cause de décrépitude prématurée de la puissance vitale et musculaire. Au contraire, le ralentissement des efforts durs en hiver et d’une importance considérable pour la longue conservation de la valeur musculaire. Ce principe capital n’a été exprimé à notre connaissance que par le coureur cycliste américain Zimmermann qui, lui, avait connu de longs succès grâce à son application rationnelle:
 
«Je crois qu’il n’est pas à recommander, disait-il, de monter beaucoup en hiver, pour cette raison que l’organisme a besoin de repos, après le rude travail de l’été. Je me suis fait une règle de repos complet en hiver, au moins quant au cyclisme. J’ai constaté que ceux qui s’entraînent même un peu durant tout l’hiver, deviennent ‘stale’ (surentraînés) avant l’automne. C’est l’erreur notamment des Anglais. Ils se trouveraient mieux de se reposer et de se remplumer pendant l’hiver.  Mieux ils referont  leurs forces de réserve, leur capital physique – je ne veux pas dire de la graisse – mieux ils supporteront ensuite les fatigues d’une rude saison. C’est à cette longue abstention de tout exercice cycliste et de tout effort violent en hiver que j’attribue le fait que j’ai toujours pu fournir les plus longues et les plus épuisantes campagnes, sans défaillances, garder ma forme jusqu’à l’extrême bout de la saison des courses.»[1]
 
En médecine, les aggravations morbides observées comme conséquences des violations de la loi de repos hivernal sont monnaie courante et quand on sait les dépister et les corriger judicieusement, on obtient les plus francs succès thérapeutiques.  Quantité de surmenés et de débiles, en effet, n’arrivent pas à se  rétablir parce qu’ils demandent à leur organisme de se dépenser en réactions aussi nombreuses et aussi intenses en hiver qu’en été.
 
Par exemple, ceux qui gardent en hiver leurs mêmes doses d’exercice méthodique, de marche, d’activité sportive, d’hydrothérapie froide, ou leur même alimentation forte, ou leurs mêmes vêtements légers s’épuisent  au lieu de se refaire, tombent malades ou aggravent leurs défaillances de santé. Que de naturistes même s’usent ou s’enfoncent dans la maladie à vouloir trop bien faire, à chercher l’absolu, à faire passer l’accessoire avant le principal, à s’imposer avec une perpétuelle et rigide suractivité, en toutes saisons, l’exercice fort, l’aération nocturne intensive, l’hydrothérapie rude! Que d’arthritiques fragiles se brisent les forces en hiver à trop s’aérer la nuit, à se couvrir insuffisamment, à s’exercer trop les muscles, à se frictionner excessivement, à user d’eau trop froide! Que de débiles, de surmenés et de malades chroniques on amélioré considérablement, en les obligeant à cesser en hiver l’exercice de surcroît, l’hydrothérapie de luxe, l’aération glaciale nocturne!
 
Ces sujets sont alors stupéfaits de se remettre en faisant le contraire de ce qui les maltraitait, c’est-à-dire en ne bougeant plus guère, en se contentant de lavages chauds de propreté et en dormant fenêtres presque closes, en hiver. Et, grâce à ces sages mesures de recharge de leurs accumulateurs nerveux, d’économie et de mise en réserve de leurs forces, ils peuvent, au début de l’été, reprendre grande activité musculaire, hydrothérapie active, pleine aération nocturne, héliothérapie, et tolérer toutes ces actions naturelles plus aisément et avec plus d’efficacité, grâce à l’accroissement de leurs réserves de forces vitales.
 
Le Repos Matinal
 
Chaque matin, une somme de forces vitales est mise, par la Providence [2], à la disposition de chaque être. Cette provision se compose d’une tranche du capital natif et d’une dose des forces vitales de fonction puisées chaque jour dans la nourriture et accumulées chaque nuit par la respiration et le sommeil.
 
Alors, si dès les premières heures du jour, la plus grande quantité de ces forces est employée en réactions hydrothérapiques intempestives, en frictions exagérées, en exercice excessif, en marche trop prolongée, en réactions nerveuses abusives, c’est l’impuissance fonctionnelle qui se déclare pour l’accomplissement des actes très importants qui vont se succéder dans le reste de la journée.
 
Le repas de midi se prend sans appétit, sa digestion traîne, le travail de l’après-midi se fait en torpeur, le repas du soir se prend par raison, la nuit se fait agitée et épuisante. Au total, la personne imprévoyante qui a jeté son argent vital par les fenêtres dès le matin, se trouve obligée d’entamer son capital, c’est-à-dire son potentiel natif de réserve et de vivre en déséquilibre budgétaire continuel. Pillage des réserves, faillite énergétique, destruction des immunités et maladies consécutives, tel est le lot du prodigue matinal.
 
Se rangent parmi eux, le petit enfant que l’agitation, souvent bien intentionnée mais irréfléchie des parents, oblige à trop sortir, à trop jouer, à trop remuer le matin, ou encore le naturiste adulte pas très robuste qui, chaque matin, commence par boire un litre d’eau, puis fait des sautillements pendant plus de 10 minutes, puis se livre à des exercices en chambre pendant 30 minutes, se rabote la peau au gant de crin ou à la brosse pendant 5 minutes, se bourre copieusement de lait, beurre, miel, fruits, fromage, pain complet sous prétexte que, «c’est son meilleur repas», qui marche ensuite plus d’une heure et se met à son travail professionnel ou à du jardinage ardent et qui se plaint en même temps d’avoir le teint jaune, la langue sale, les reins douloureux, les cuisses traversées d’élancements et la peau couverte de furoncles, qui gémit de ne pas tenir debout l’après-midi, d’être sans appétit, de s’enrhumer sans cesse, d’avoir des œdèmes ou des fissures de la peau, de perdre ses cheveux, de ne plus dormir et de maigrir. Certains même, raisonnant à rebours, s’imposent, en pareilles circonstances, un surcroît de besogne le matin, sous le mauvais prétexte qu’ils se sentent encore un peu de force dans la matinée, alors qu’ils n’en ont plus du tout l’après-midi.
 
Tous ces désordres proviennent uniquement de l’inobservation de la loi du repos matinal et s’éclipsent par le retour à cette loi, en cessant ou en réduisant considérablement: exercices, hydrothérapie, repas forts, en déplaçant les occupations fatigantes vers l’après-midi et en gardant des réserves d’énergie pour subvenir aux dépenses indispensables des digestions et des activités vitales du reste du  jour.
 
La grande activité matinale relative n’est donc permise qu’aux sujets en pleine vigueur ou, par exception, à certains obèses (pas à tous; car, il y en a chez lesquels la fatigue aggrave l’engraissement), à certains asthmatiques qui ont besoin, de beaucoup brûler pour éviter l’accumulation graisseuse.
 
Le Repos Rythmé
 
Savoir rythmer les formes multiples de ses activités vitales, c’est-à-dire savoir ne pas trop dépenser d’un jet, savoir séparer chaque mode de dépense vitale d’un intervalle de répit réparateur, savoir recharger son accumulateur quand il convient, ce sont là de grands secrets de conservation de forces.
 
Les épuisés qui implorent un «fortifiant» ne sont pas encore arrivés à comprendre qu’une fois la nutrition assurée logiquement et synthétiquement, il n’existe pas d’autre fortifiant que de mesurer ses dépenses, de rythmer ses efforts pour économiser et capitaliser des forces personnelles. Il n’existe pas, en effet, de forces potentielles hors du bagage natif individuel, dont une dose est mise à notre disposition quotidiennement. Des forces prises dans l’air, l’eau, les aliments, le soleil ne sont pour nous que des forces de fonction et non d’action.
 
Les fortifiants ou les toniques pharmaceutiques ne sont que des excitants du débit de nos forces potentielles et fonctionnelles. Comme nous ne sentons bien nos forces qu’au moment où nous les mettons en action, c’est-à-dire où nous les dépensons et où nous les perdons, l’illusion de forces récupérées que donnent une potion excitante ou une piqûre «fortifiante» n’est qu’un gaspillage qui, après une courte exubérance, accroit la sévérité de la faillite vitale.
 
Il n’y a donc qu’un vrai moyen de se fortifier, quand on est fatigué, épuisé, surmené, débilité, dégénéré, c’est de s’économiser régulièrement, afin de ne pas dépenser tout son disponible quotidien. En faisant, chaque jour, quelques petites réserves, on reconstitue à la longue un capital précieux pour reprendre pied et durer très longtemps à feu doux.
 
Economiser comment? Par la pondération et, beaucoup aussi, par le repos rythmé, c’est-à-dire en séparant chaque occasion de dépense d’un court repos reconstituant. Le travail intellectuel, les longues conversations, la marche, le bain de soleil, les repas que l’on va absorber et digérer, toutes ces choses sont des occasions de dépense vitale, qu’il est bon de ne pas faire se succéder sans répit.
 
Il ne faut pas, par exemple, se mettre à table aussitôt après une marche, ni courir en sortant de table. L’organisme est une maison à plusieurs étages qui reçoivent le courant électrique d’un même accumulateur. Quand un fort courant est exigé par l’étage inférieur des jambes, il accapare presque tout le disponible, ce qui fait que l’énergie baisse forcément dans l’étage abdominal. Il ne reste presque plus rien pour la digestion qui traîne. Au total, au lieu d’être renforcé par la nourriture, le sujet est alors de plus en plus épuisé.
 
La façon principale de bien rythmer les dépenses vitales, c’est d’intercaler de courts moments de détente totale de l’organisme, en se tenant assis, jambes levées horizontalement à la hauteur du siège, c’est-à-dire soit sur un lit soit en chaise longue, soit, pour le mieux, assis dans un fauteuil avec les jambes posées sur une chaise attirée devant soi, soit à la rigueur à terre, sur un tapis, en se tenant accoté à un meuble ou à un mur. Il est donc capital que l’on soit demi-allongé, les pieds tenus au niveau du bassin pour soulager le travail du cœur.
 
La grosse source de fatigue que subsiste, en effet, au moment où l’on s’arrête, c’est le travail harassant du cœur qui doit continuer à lancer le sang à la cave (les pieds) pour le remonter au grenier (la poitrine). Si on lui facilite sa tâche, ne serait-ce  que pendant quelques minutes, en lui permettant  de jouer, en quelque sorte, au billard avec le sang qui roule presque tout seul dans les membres inférieurs, tenus horizontalement, aussitôt il s’apaise, s’économise, et, par suite, des forces inemployées peuvent être utilisées à la recharge vitale des centres nerveux. Ces forces serviront ensuite au fonctionnement facilité d’un autre organe, de l’estomac par exemple.
 
Les Romains que prenaient leurs repas demi-allongés sur des lits bas (triclinia) disposés autour de la table, agissaient donc d’une façon parfaitement logique.  En effet, l’appétit accourt, la digestion s’amorce à merveille, l’assimilation est aisée, dès que l’on a pris la sage précaution de s’étendre à demi, de 5 à 15 minutes avant et après les repas. Et l’on est toujours frais et dispos quand, dans la journée, on sait employer ce petit procédé de récupération surtout avant et après et les marches les gros efforts.
 
Chez les grands débiles, les convalescents, les surmenés, les chroniques, l’exagération de cette mesure physiologique constitue un remède tonique, héroïque.  Nous connaissons bien des sujets qui devraient être morts depuis vingt ans, qui n’ont plus un liard de résistance, et qui, néanmoins, au moment où ils ont un effort à donner, le font aisément et semblent être robustes et bien portants.
 
Ils doivent cette faveur au repos rythmé qu’ils savent s’imposer avec une parfaite acceptation et une implacable régularité, en s’étendant à propos et peu à la fois, et surtout, en se remettant déshabillés, au lit, avec boule d’eau chaude aux pieds, pendant 1 à 2 heures après le repas de midi, quitte à y dormir.
 
Cette sieste rigoureuse et systématique qui nuirait à la santé d’un obèse ou d’un intoxiqué alimentaire ou d’un pléthorique ou même d’un sujet forte, est, au contraire, pourvu que le régime soit établi correctement, la sauvegarde des grands débiles, des épuisés, des surmenés, des sujets qui sont subfébriles permanents, des diabétiques jeunes et en mauvais état de nutrition, des grands insuffisants organiques, des tuberculeux en évolution, des individus ruinés par de multiples maladies antérieures. Elle permet de vraies résurrections, quand elle est appliquée avec une inlassable persévérance.
 
En dehors de ce mode principal de repos rythmé, citons d’autres mesures de récupération rythmée qu’il est utile d’appliquer également: le repos annuel des grandes vacances, le repos hebdomadaire, le repos par alternances d’occupations (alterner le travail manuel avec l’intellectuel, varier les sujets au cours d’une même occupation). Le repos hebdomadaire, si mal exécuté à présent, devait être rétabli d’une façon absolue et religieuse.
 
Que de gens s’épuisante, en effet, détruisent leurs résistances psychique et physique, et s’usent prématurément à faire de gros travaux physiques ou à continuer de durs efforts cérébraux, le dimanche! C’est surtout en France que le besoin du repos hebdomadaire complet se fait énergiquement sentir, car notre race si sensible et si facilement effervescente n’a ni le sang-froid, ni l’apathie des races du Nord, ni l’indolence compensatrice des races méridionales. Aussi risque-t-elle de plus en plus de s’user précipitamment, à réagir d’une façon exagérée et continuelle à toutes les surexcitations de la vie moderne.
 
L’Équilibre Budgétaire et
la Mesure en Toutes Choses
 
La science médicale de la vie matérielle, c’est la science des recettes et la science des dépenses. Une des capitales recherches cliniques, c’est celle de l’équilibre budgétaire des forces vitales. En effet, dans bien des cas, en médecine naturiste, on se trouve en présence de sujets dont les recettes alimentaires et hygiéniques sont logiquement conduites et qui, malgré cela, restent mal portants.
 
Cela tient uniquement à ce qu’ils dépensent trop mentalement ou physiquement et à ce qu’ils ne savent pas se reposer, en d’autres termes, à ce qu’ils ne se sont pas inquiétés d’équilibrer leurs dépenses, en proportion de leurs recettes. Et, si l’on ne pense pas à cette recherche du déséquilibre budgétaire, on patauge lamentablement en thérapeutique naturiste. Mais, par contre, chez de très nombreux malades, on arrive ainsi à trouver et à corriger de graves causes de déséquilibre non seulement corporel mais surtout psychique. En effet, derrière la faute matérielle siègent souvent un vice mental ou une fuite nerveuse: chocs moraux, influences déprimantes ou épuisantes d’autres personnes, exagérations personnelles du caractère, incorrection de jugement, inharmonie d’un tempérament, manque de culture spirituelle.
 
C’est pourquoi, en prescrivant le repos sous toutes ses formes logiques et rythmées, on apprend à chaque individu, à l’aide de certaines contraintes matérielles, à mettre en lui l’ordre, la mesure, la sagesse et à accepter la discipline des renoncements qui renforcent la santé matérielle et qui grandissent en même temps la valeur spirituelle.
 
NOTES:
 
[1] «L’Education Physique», décembre 1922. (Paul Carton)
 
[2] «La Providence» – la loi du Karma. (CCA)
 
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Le texte “La Loi Naturiste des Trois Repos” a été publié dans nos sites web associés le 7 Octobre 2020.
 
Reproduit du livre Enseignements et Traitements Naturistes Pratiques, Dr. Paul Carton, Deuxième Série, N. Maloine, Éditeur, Paris, 1928, 392 pp., voir pp. 215-227.  
 
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